Moelle Osseuse : témoignage d'un greffé - Pour le Don d’Organes et de Tissus Humains
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Moelle Osseuse : témoignage d’un greffé

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Décédé en février 2008, l’ancien maire de Bourg-en-Bresse Jean-Michel BERTRAND avait rédigé quelques jours avant son « témoignage de greffé de Moelle Osseuse » pour FRANCE ADOT 01. Nous vous le livrons tel quel avec l’accord de la famille. Le parcours d’un greffé.

 « C’est avec plaisir mais aussi beaucoup d’humilité que j’évoque mon expérience.

D’abord je précise que toutes les greffes se passent de la même façon, sauf la greffe de moelle osseuse. C’est toujours l’organisme greffé (le receveur) qui réagit contre le corps étranger qu’on lui impose (le greffon). Seule la greffe de moelle diffère car c’est le greffon qui reconnaît l’organisme receveur comme corps étranger et essaie de le rejeter. On appelle cela les réactions du greffon contre l’hôte (GVHD).

Averti le 23 décembre que j’avais un donneur, ce fut un magnifique cadeau de Noël et une formidable bouffée d’espérance. Il restait à préparer donneur et receveur.

Entré à l’hôpital St-Louis le 28 mars 2007, j’ai été greffé le 3 avril grâce à un donneur allemand.

L’intervention est pour moi aussi banale qu’une transfusion d’une poche de plaquettes. C’est mon donneur qui fait le travail : on lui enlève de la moelle dans la crête iliaque. Cette moelle est préparée et acheminée à Paris pour m’être administrée. J’attends environ 15 jours pour vérifier que le greffon a trouvé sa place dans ma moelle et commence à se développer. Ma greffe a bien pris. A partir de là, il faut gérer avec les médecins des différentes GVHD possibles.

En ce qui me concerne, j’ai d’abord dû affronter une GVHD digestive avec de la cortisone à forte dose. Puis il a fallu gérer une GVHD cutanée importante avec plusieurs phases évolutives, allant jusqu’à l’état de grand brûlé sur tout le corps avec encore beaucoup de cortisone et 2 autres immuno suppresseurs. Quant au maire, il a fait fonctionner ses portables pour veiller à être au plus près des affaires communales et de la campagne municipale qui se mettait en place. Quand tout cela fut à peu près contrôlé, j’ai pu rentrer à Bourg en septembre. Tout allait bien et malheureusement j’ai été victime d’une infection pulmonaire sévère à champignon, un Rhizopus. Le traitement très lourd et très fatigant m’a retenu 3 semaines à Paris courant janvier 2008.

 Parti confiant et serein fin mars 2007, ma situation n’est pas encore totalement maîtrisée en février 2008 ! Une fois la greffe réalisée, il faut de la patience.

Cela m’inspire les réflexions suivantes :

Il faut toujours garder confiance dans la réussite de sa greffe car en plus médecins et soignants sont d’une qualité et d’un dévouement admirable. Même confiance dans les collaborateurs municipaux, élus et fonctionnaires qui m’entourent.
Il faut se battre en permanence pour retrouver la forme physique indispensable à la mobilité. L’appui d’un conjoint est absolument essentiel.

Une fois pris en charge par un service de greffe, il est impossible d’en changer tant les ajustements thérapeutiques sont millimétrés.

Au niveau du don de moelle, j’ai eu la chance de trouver un donneur compatible sur le fichier européen. Il ne faut pas oublier que ce donneur est toujours un être vivant alors que les autres dons d’organes sont généralement prélevés sur des personnes décédées, ce qui peut modifier la relation vis-à-vis du donneur ou de son greffon.

C’est tout le rôle et la grandeur de l’ADOT 01 et des autres !) que d’accompagner tous ces donneurs potentiels et de promouvoir le don d’organes. Il faut comprendre quelle chance c’est pour le greffé à qui on donne la vie grâce à l’acte généreux d’un autre que l’on ne connaît pas.

 

Merci sincèrement à l’ADOT et à tous ses bénévoles  pour leur dévouement sans faille.


Jean-Michel BERTRAND « 

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