Des visages reconstruits grâce à l'impression 3D - Pour le Don d’Organes et de Tissus Humains
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Des visages reconstruits grâce à l’impression 3D

Après la coelioscopie, la cardiologie interventionnelle, le robot Da Vinci, la Google Glass… Une nouvelle révolution se profile au bloc opératoire : l’impression 3D. C’est déjà demain.
L’homme qui dirige la chirurgie maxillo-faciale du CHU de Dijon en est convaincu : l’avenir est là.
« Un jour, prophétise le Pr Narcisse Zwetyenga, un chirurgien pourra opérer quelqu’un qu’il n’aura jamais vu ni touché, avec un implant imprimé en 3D, qu’il saura placer avec la plus extrême précision ».
Le Centre Hospitalier bourguignon n’en est pas encore là. Il est pourtant en pointe en devenant l’un des premiers en Europe à adopter cette technologie. Son imprimante 3D lui sert, à partir de clichés d’imagerie, à imprimer le squelette facial de patients défigurés.

L’impression 3D

Hier, le chirurgien scrutait l’image sur écran pour planifier son geste. Aujourd’hui, il peut manipuler une forme en trois dimensions, faite de microscopiques couches de plastique thermoformable déposées les unes sur les autres. Une reproduction fidèle du crâne du patient, sur laquelle l’équipe modèle les plaques et les vis avec une précision redoutable. Le jour de l’opération, « on va beaucoup plus vite car on a déjà estimé la partie à réséquer et la partie osseuse à prélever pour reconstruire la mâchoire », raconte le Pr Zwetyenga. Plusieurs visages ont ainsi été reconstruits depuis le début de l’année à Dijon.
Avec une opération écourtée, le risque anesthésique est a priori plus faible. Le séjour hospitalier du patient lui aussi est raccourci. A la clé, une possible baisse du risque infectieux et des économies, sauf à prendre davantage de cas complexes.
Cela signifierait un coût supplémentaire mais la reconnaissance d’un savoir-faire accru.
Car le rêve de l’Hôpital Dijonnais est à portée : l’impression d’un implant mandibulaire sur mesure. Des sociétés spécialisées le font déjà, mais pas les établissements de santé qui, en France, ne sont pas autorisés par la loi à fabriquer eux-mêmes de tels implants.
C’est dire si l’étape ultime – l’impression d’un os ou d’un organe vivant – relève encore de la fiction…
Mais sans attendre, les chirurgiens défilent au bloc opératoire de Dijon pour envisager des applications dans leurs différentes spécialités. Les orthopédistes songent à imprimer une hanche en plastique. Les internes apprennent de nouveaux gestes : ils s’essayent à l’ostéotomie sagittale mandibulaire.
« L’impression 3D permet de planifier la correction de l’axe de l’os. Elle va faciliter notre travail, le rendre plus précis. C’est un atout pour la formation médicale. En un mot, c’est l’avenir » anticipe le Dr Jacques Caton, chirurgien orthopédiste à Lyon.
Ce n’est donc plus de la fiction et c’est désormais de la science à part entière.

Repères

– 3 500 euros : le prix (hors taxe) de la première imprimante 3D achetée par le CHU de Dijon
– De 4 à 8 heures : la durée de l’impression pour reproduire tout ou partie de la face
– 30 minutes : le temps gagné au bloc pour opérer une fracture de l’orbite
– 2 jours : la durée de séjour gagnée pour les cas lourds en chirurgie maxillo-faciale
– Une dizaine : le nombre de patients opérés depuis début Janvier 2014 à Dijon avec l’aide de la 3D (une vingtaine sont en attente)

(Source : Le quotidien du Médecin)

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