A propos de la greffe de pénis - Pour le Don d’Organes et de Tissus Humains
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A propos de la greffe de pénis

Parmi les greffes composites

Les interventions de transplantation utilisant plusieurs tissus, comme les greffes de mains, de visage, de larynx sont des greffes composites. Comme les tissus greffés proviennent d’un autre individu, il s’agit d’une allogreffe (du grec allos qui signifie autre). Cela n’a rien à voir avec le allô que l’on dit en décrochant le téléphone, dont l’origine provient du mot anglais hello signifiant bonjour, lui-même dérivé de Hallow signifiant soit béni.
Les greffes de mains, de visage, de larynx sont donc des allogreffes composites.
Il en est de même pour le pénis car il est constitué de plusieurs tissus (conduit urinaire, muqueuse, peau, nerfs et vaisseaux), et comme il provient d’une autre personne, la greffe de pénis fait donc partie des allogreffes composites.

Lors de chaque allogreffe composite, les avis sur le bien fondé de ces transplantations font couler beaucoup d’encre car ce ne sont pas des greffes vitales et l’on peut s’interroger sur la justification de la prise de risques et les effets secondaires : complications à cours ou moyen terme comme le rejet, la thrombose, l’infection, et sur le long terme les complications dues à la prise quotidienne d’immunosuppresseurs (insuffisance rénale, cancers…), sans compter tout le cortège des risques psychologiques (non acceptation) pour le receveur et sa compagne. Ce fut le cas pour la première transplantation de pénis, réalisée en Chine en 2006, où le receveur demanda une amputation secondaire car ni lui ni sa compagne ne l’ont acceptée.
 
On peut aussi préférer à cette allogreffe composite de pénis la chirurgie reconstructrice, capable de reconstituer un tube fabriqué aux dépens de la peau du bras ou de la jambe du patient lui-même. Mais s’il est possible pour le patient d’uriner debout, et par un système complexe de ballonnets, de durcir le tube réalisé, la sensibilité reste déficiente, les cicatrices et l’aspect esthétique étant assez éloignés de la normalité.

A contrario, l’allogreffe de pénis procure une réparation beaucoup plus satisfaisante : des rapports sexuels ont été suivis par une naissance (cas heureux de la seconde greffe de pénis réalisée en 2014 en Afrique du Sud).  

La 3ème greffe de pénis a été réalisée aux USA au mois de mai 2016.

Pour les équipes ayant réalisé ces greffes de pénis les interventions sont justifiées pour les raisons suivantes :
– aspect normal (mis à part les cicatrices des sutures chirurgicales à la base de la verge),
– restauration du jet urinaire en position debout,
– récupération de l’érection,
– récupération psychologique : se sentir à nouveau un homme !

La greffe du pénis ne se pratique pas en France :
– Refus car il ne s’agit pas d’une greffe vitale ?
– Crainte de demandes de transsexualité ?

 

A qui s’adresse cette intervention ?

Cette intervention s’adresse en priorité aux amputés à la suite d’accident ou de maladie (cancer), aux blessures de guerre (il y aurait des centaines de mutilés en attente).

 

Qui sont les donneurs ?

Le consentement est EXPLICITE, c’est à dire que l’on demande l’autorisation de prélèvement à la famille.
Le prélèvement s’effectue après celui des organes vitaux (prélèvement multi-organes).
Même couleur, même forme, de façon à ce que le receveur adopte le pénis greffé comme le sien !

Il s’agit d’une opération complexe à réaliser car il faut suturer des tissus fragiles les uns aux autres : voie urinaire en premier, puis artères et veines qui sont distribuées en un réseau profond (corps caverneux et spongieux) et superficiel, complexes, les nerfs, les fascias et la peau.

 

Quelles sont les suites possibles ?

Outre les suites chirurgicales spécifiques, la prise de traitements immunosuppresseurs à vie, rééducation et suivi psychologique.

 

Conclusions

L’amputation de pénis constitue une atteinte anatomique et fonctionnelle grave de la miction (action d’uriner) : l’amputé ne peut orienter le jet.
C’est aussi une atteinte profonde de l’image corporelle, ne plus pouvoir se regarder dans un miroir, se montrer aux autres (sport), repli sur soi, voire ne plus pouvoir parler aux autres, même du conjoint.
L’amputation de pénis constitue une atteinte à la conformité d’une vie sexuelle masculine habituelle.

Chez les hommes jeunes le taux de suicide peut atteindre 50%.
 
Dr Michel CORNIGLION – FRANCE ADOT – décembre 2016

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