Des cellules souches pour réparer le coeur - Pour le Don d’Organes et de Tissus Humains
Nous rejoindre sur facebookNous suivre sur TwittreNous suivre sur LinkedinNous suivre sur InstagramNous suivre sur PinterestNous suivre sur YouTube

Des cellules souches pour réparer le coeur

Par Michel CYMES (*)

Régénérer le muscle cardiaque

c’est l’ambition d’une étude clinique très prometteuse qui débute actuellement sur 500 patients victimes d’un infarctus du myocarde.

Ils sont âgés de 18 à 80 ans. Ils sont recrutés en Europe, aux Etats-Unis et en Israël. Ils sont atteints d’insuffisance cardiaque.

Selon l’INSERM, environ 120.000 personnes sont victimes chaque année en France d’un infarctus du myocarde, plus communément appelé « crise cardiaque ».

Malgré les traitements d’urgence, la moitié souffre ensuite d’insuffisance cardiaque et respiratoire.

Abîmé, le cœur n’est plus capable de pomper assez de sang pour répondre aux besoins du corps.

« Les patients sélectionnés pour notre étude sont touchés de manière modérée à sévère » explique le Dr Christian HOMSY, Fondateur de Cardio3 Biosciences, entreprise belge spécialisée dans le développement de thérapies régénératives.

A l’origine, il y a dix années de recherche menées par l’équipe du Pr André TERZIC, Directeur du Centre de médecine régénérative à la Mayo Clinic, dans le Minnesota (Etats-Unis). Tout est parti d’un constat : certains tissus comme la peau, les os ou le foie se régénèrent bien. On pensait que le cœur n’en était pas capable. Une idée remise en cause par le Pr TERZIC : « Il existe des cellules cardioréparatrices, mais elles sont en nombre insuffisant et elles ont tendance à entrer dans une sorte d’hibernation quand leur environnement n’est pas sain ». En l’occurrence, l’infarctus.

Des cellules qui se régénèrent

Ces cellules ont donc été observées puis imitées dans leur processus jusqu’à développer une technique permettant aux cellules souches devenir cardioréparatrices. Le Dr HOMSY précise : « les nouvelles cellules injectées assainissent l’environnement du cœur et vont envoyer des signaux pour dire aux autres cellules qu’elles peuvent se réveiller. C’est là que commence la réparation autonome du cœur ».

A ce stade, le partenariat entre les équipes de chercheurs belges et américains prend toute sa dimension. Ensemble, elles ont mis au point le déroulement de la thérapie, selon les étapes suivantes :

– On prélève des cellules souches de moelle osseuse sur le patient,

– On les baigne durant 22 à 24 jours dans un cocktail spécial qui leur permet de se multiplier et d’acquérir des capacités de réparation,

– Chaque patient recevra 600 millions de cellules, injectées en une seule fois grâce un cathéter inventé par Cardio3 Biosciences. Cet outil permet de guider les cellules depuis l’artère fémorale jusqu’au ventricule gauche du cœur. Effectuée sous anesthésie locale, l’intervention dure moins de deux heures.

Premiers essais prometteurs

Les premiers essais, menés sur 45 patients, sont prometteurs. Les bénéfices se font sentir un mois et demi à deux mois après l’intervention.

Mais la prudence étant de mise, les chercheurs ont attendu six mois pour valider les résultats. Le procédé a permis d’améliorer la fonction cardiaque de 25% soit le cœur pompe un quart de sang supplémentaire. En outre, la condition physique des patients est testée par une épreuve de marche.

Le Dr HOMSY en dresse le constat : « les personnes ayant reçu le traitement marchent 77 mètres de plus que les autres au terme de l’étude ».

Les résultats définitifs sont attendus fin 2015. S’ils sont positifs, les chercheurs espèrent une mise sur le marché du procédé en 2016… avec dans l’intervalle d’autres projets de développement, liés notamment aux conséquences des traitements du cancer du sein.


(Source : Le Parisien Magazine)

 

(*) Michel CYMES anime aux côtés de Marina CARRERE D’ENCAUSSE le Magazine de la Santé sur France 5.

Retrouvez-le également en entretien dans REVIVRE Magazine # 05, daté de Mars 2014

Revenir sur : Informations scientifiques